Extrait de vie. "Souffrir passe, avoir souffert ne passe pas."
[...] J'n'éprouve plus rien pour personne. Pourquoi ? Regarde c'que tu m'as fais ! Le regard vide et le cœur blanc. Je me voue, tu vois, mais fais semblant. J'ai appris à rester sèche et seule. La main absente a volé l'émotion. Je n'arrive plus à avoir de dévotion, ni la putain de célèbre affection. [...]
Eths - Pourquoi
Une poupée. J'ai été une poupée dont tu tirais les ficelles. Tu t'es servie de moi. Je le sais, parce qu'une petite fille qui aime sa poupée ne lui fait pas ce mal que j'ai ressenti à cause de toi. Je n'ai été qu'un pion sur ton jeu d'échec. Un pion que tu manipulais avec facilité afin de t'élever, te relever à ses dépends. Une ruse qui te demandait de jouer avec les sentiments de ta poupée. Une ruse que tu maîtrises encore aujourd'hui avec d'autres, sans remords. J'ai été une poupée aveuglée par la confiance qu'elle portait à la petite fille. Une poupée dont tu ôtais pourtant les piles quand tu ne voulais plus l'entendre pleurer. Une poupée que tu serrais ensuite dans tes bras avec, je le croyais à l'époque, toute la sincérité du monde. Afin de lui faire oublier que tu ne l'écoutais pas. Ah ça oui tu l'aimais ta poupée qui ne voyait que par toi et te faisait être quelqu'un ! Tu aimais en elle, non pas sa sincérité, sa fidélité, son intégrité mais uniquement l'image de toi qu'elle te renvoyait. Quelqu'un qui croyait-elle partageait ses valeurs. Or tu n'étais pas cette personne et tu n'aimais que ta propre personne.
Tu façonnais à ta propre image cette poupée, afin de mieux l'aimer. Afin de mieux t'aimer. Amour malsain de son propre reflet. Sous tes airs de petite fille aimable se cachait ta fausseté et tes pensées calculatrices.
De cette poupée tu en faisais ce que tu voulais. Petite poupée docile aux yeux pâles, aime moi. Et je t'aimais.
Il fallait lui embobiner le cerveau à cette poupée. Tout couper en petits morceaux dans son cœur pour qu'elle se sente mal, qu'elle se raccroche à toi, l'unique. Ne la faire aimer que toi. Pour mieux lui arracher les bras, les jambes, la confiance, le cœur, et tout le reste. Lui ôter cette petite dose de confiance pour être au dessus encore. Toujours. Et puis se détourner d'elle, la laisser dans un coin, une fois le travail fini. Lui montrer que la petite fille réussit au détriment de sa poupée. Que la petite fille grandit, et préfère jouer aux jeux des garçons, s'y frotter, et étaler sa confiance. Regarder la poupée du coin de l'œil et lancer un rire sonore, qui résonnera toujours dans le cœur blessé de la poupée. Ignorer sa tristesse et étaler son bonheur pour lui faire plus de mal encore.
Faire à cette poupée encore plus de mal que peuvent lui faire les garçons. Eux sont juste maladroits avec les poupées fragiles, toi tu étais très adroite dans l'art de faire du mal.
Contentement malsain que de la dénigrer et la rabaisser. L'accabler de tous les vices et défauts. Elle pleurait trop fort cette poupée, elle ne savait pas assez parler, elle s'effaçait un peu parfois, son sourire aussi.
Regardez mon ancienne poupée ! Elle est si terne, elle n'est plus en accord avec moi. Je vais changer de poupée.
A trop tirer sur les ficelles, la petite fille les a cassées.
Une poupée meurt, une fille revit. Mais la poupée n'a jamais osé refaire confiance à une autre petite fille. Même si toutes les petites filles ne font pas de mal à leur poupée.
Une amie. J'ai été une amie. La tienne. Je crois...
(Écrit en août 2008)
Ce texte me tient à cœur car il m'a permis de tourner la page pour de bon.
Image : http://miss-mosh.deviantart.com/